Biennale de Venise: l’art contemporain béninois désormais présent au sommet de la chaîne mondiale

Le Bénin va participer pour la première fois à la fête de l’art la plus importante au monde. La biennale de Venise qui se déroule en Italie chaque année, va connaitre cette fois, la participation du Bénin qui, à travers un pavillon entier, va exposer et faire connaître l’art contemporain local.
Mis en œuvre par l’Agence de développement des arts et de la culture (ADAC) pour le compte du Ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts, l’exposition dénommée « Everything Precious Is Fragile », explore la riche histoire du Bénin à travers les thèmes de la traite négrière, de la figure de l’Amazone, de la spiritualité et de la religion Vodun. Selon un communiqué de presse, cette exposition qui sera présentée à Venise en Italie, lors de ce grand événement, « aborde également le monde contemporain avec la philosophie Gèlèdè, et met spécifiquement en valeur la notion de « rematriation », traduction féministe de l’idée de la restitution de connaissances ».

C’est donc l’occasion pour le Bénin, de faire activement la promotion de sa scène artistique et culturelle. Le ministre béninois de la Culture, Jean-Michel Abimbola, a indiqué que cette participation permettra de « révéler le génie artistique béninois qui nous distingue par rapport à plusieurs autres pays du continent ». Le ministre estime que « pour pouvoir avoir une place sur la carte mondiale, que ce soit le tourisme, que ce soit la culture ou que ce soit des arts, nous ne pouvons pas rester en vaste clos. Nous devons interagir avec le monde. Nous devons aller sur les marchés, nous devons nous adresser à ceux qui justement animent ce marché à travers le monde ».
Notons que la participation du Bénin à la Biennale de Venise, a été coordonnée par une équipe curatoriale, composée du célèbre commissaire d’exposition Azu Nwagbogu, de la curatrice Yassine Lassissi, et du scénographe Franck Houndégla, qui a sélectionné les quatre artistes de renom qui représenteront le Bénin à cette 60e édition en Italie et dont les œuvres seront sélectionnées et exposées dans le pavillon béninois. Les artistes sélectionnés sont Chloé Quenum, Moufouli Bello, Ishola Akpo et Romuald Hazoumè, quatre noms béninois dont les œuvres ont déjà fait leur preuves à travers le monde. Ils tâcheront de raconter une histoire du féminisme africain et singulièrement béninois. « Le Bénin sera alors, pour reprendre la formule de Léopold Sédar Senghor, au grand rendez-vous du donner et du recevoir », souligne José Pliya, délégué général (commissioner) du Pavillon Bénin à la 60e Exposition Internationale de La ‘Biennale di Venezia’.
Selon le ministre Abimbola, le Bénin participe à cette Biennale car cela se présente comme « la Coupe du monde de l’art ». « C’est comme si vous demandez à un athlète de haut niveau si les Jeux olympiques, ça ne lui fait pas rêver, voilà pourquoi nous participons », a expliqué le responsable béninois. Evoquant le choix des artistes qui participent à cet événement, il soutient que « nous allons y aller, en attendant d’avoir les Messi du football, nous avons déjà les Ronaldo de l’art contemporain au Bénin et peut-être que les béninois eux-mêmes l’ignorent. Et quand vous voulez aller à une compétition mondiale, internationale, il y a un sélectionneur et le sélectionneur va prendre les meilleurs joueurs pour maximiser les chances du pays ».
Notons que cette participation marque l’engagement du Bénin à promouvoir activement sa scène artistique et culturelle. Elle s’inscrit dans le cadre de la restitution, en 2021, de 26 trésors royaux spoliés lors de la conquête coloniale du royaume du Danxomě par la France. L’exposition «Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui de la Restitution à la Révélation» qui s’en est suivie à Cotonou et dont le volet contemporain poursuit son itinérance dans plusieurs pays du monde, a préparé le terrain pour la présence du Bénin à la Biennale de Venise.