Armée béninoise : Le colonel Tévoédjrè promu à un grade supérieur, une promotion qui attire l’attention
Le colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè, patron de la garde présidentielle du Bénin, a été élevé au grade de Colonel-major des Forces armées béninoises dans le cadre d’une promotion accordée à plusieurs officiers supérieurs de l’armée. Un événement significatif à plusieurs égards, notamment en raison de son rôle clé en tant que témoin principal dans l’affaire de la tentative de coup d’État contre le président Patrice Talon.
En tant que commandant de la Garde républicaine, Tévoédjrè a joué un rôle déterminant dans l’échec de la tentative de coup d’État impliquant Olivier Boko et Oswald Homeky, anciens proches et collaborateurs du chef de l’Etat. L’officier supérieur a coopéré avec la justice en fournissant des informations cruciales, ce qui a permis de clarifier les faits sans qu’il soit lui-même inculpé. Sa promotion fait certainement partie d’un cadre général de promotion dans le plan des carrières militaires des officiers. Elle peut être également interprétée, à juste titre, comme une récompense pour sa loyauté envers l’État et son engagement à protéger les institutions républicaines.
Un crédit de confiance
Tévoédjrè, responsable de la sécurité du président et des institutions, bénéficie visiblement de la confiance du chef de l’État, Patrice Talon. Cette promotion renforce sa position au sein de l’appareil militaire et pourrait signaler une volonté de consolider le contrôle de l’exécutif sur les forces armées, dans un contexte où la stabilité politique est une priorité face aux menaces internes et externes (comme le terrorisme dans le nord du pays).
Cette promotion s’inscrit dans une série de nominations et distinctions au sein des Forces armées béninoises. Par exemple, en mars 2025, dix-neuf officiers ont reçu la médaille de la défense nationale pour leur engagement dans l’opération « Mirador », visant à sécuriser les frontières contre les menaces terroristes. La promotion de Tévoédjrè pourrait également refléter une politique plus large de valorisation des officiers jugés loyaux et compétents. Outre lui, plus de trois dizaines d’autres officiers supérieurs ont également été promus à un grade supérieur.
En élevant Tévoédjrè au grade de Colonel-major, le gouvernement envoie un message fort : la loyauté envers l’État et la défense des institutions sont récompensées. Cela pourrait également servir à dissuader d’éventuelles velléités de déstabilisation au sein de l’armée ou de la classe politique, surtout après cette affaire fortement médiatisée de la tentative de coup d’État concernant Homeky et Boko.
Bien que la promotion soit présentée comme une reconnaissance méritée, son timing, peu après le procès très médiatisé de Boko et Homeky, pourrait susciter des débats. Certains pourraient y voir une tentative de consolider le pouvoir de Tévoédjrè, tandis que d’autres pourraient la considérer comme une simple progression de carrière pour un officier expérimenté. D’autres observateurs suggèrent que cette décision s’inscrit dans un cadre plus large de réorganisation militaire.
