GRANDS DEBATS D’ETHIQUE : L’Eglise et l’homosexualité -Effets du flou d’une condamnation

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Après la série d’analyses sur l’exhortation du Pape François à une attitude plus humaniste de l’Eglise catholique vis-à-vis de l’union homosexuelle qui a soulevé de la colère au sein de l’Eglise et de la part de certains evêques du continent africain, L’ambassadeur Candide Ahouansou, clarifie et situe à nouveau sur sa position tolérante mais distinctive de la nature de l’homosexualité. Il remet ce débat à la fois éthique et religieux dans le cadre analytique et humaniste, faisant appel à la doctrine. Et les tabous ne sont pas matière facile à débrouissailler au point de vue moral, religieux et scientifique. Pour éclairer l’humanité, faut’il verouiller la porte de la limière ou apporter les éléments qui éclaire le monde ?

« Le bon sens, la  chose la mieux partagée chez les humains suffit, à lui seul, à réprouver l’homosexualité dans son essence. Le discernement quant à lui, devrait en l’occurrence, pouvoir  faire la part des choses.Le sujet mérite que l’on s’y attarde parceque  trop longtemps resté tabou par pudeur, il vient d’être mis au grand jour par le Vatican paradoxalement il faut bien le dire.

Nos deux dernières réflexions  ont porté d’une part sur la déclaration  Fiducia Supplicans du Pape afférente à la bénédiction hors liturgie des couples du même sexe; d’autre part sur la nécessité de  différencier l’homosexualité. Dans la présente, nous nous permettons  de solliciter  l’Eglise catholique romaine pour obtenir d’elle, par nos interrogations interposées, qu’elle nous éclaire sur sa position de s’être toujours gardée de faire ladite différenciation.

DU PREALABLE DE LA LÉGITIMITÉ DE NOS INTERROGATIONS

Sur les cinq principales religions au monde, l’église catholique compte, à elle seule, 1 400 000 000 de fidèles. C’est donc une puissante institution qui exerce une  influence spirituelle sur une partie importante de la population mondiale et nous connaissons bien l’impact du spirituel sur le matériel quotidien.Nous ne sommes pas sans savoir  non plus que l’Eglise catholique arrive à se faire entendre  par le pouvoir politique en place dans bon  nombre  de pays. En  revanche,  elle donne l’impression d’une institution qui tient à  garder la haute main  sur ses fidèles ; ceux-ci ne prétendent plus alorsremettre en cause quoique ce soit. A preuve, l’intellectuel catholique moyen a la nette tendance à esquiver  toute discussion impliquant la religion ou à ne passe sentir dans son  assiette en y prenant part. Allez savoir pourquoi !

L’attitude de soumission en toute démesure prévaut ainsi au sein de l’Eglise catholique;et cela n’autorise guère les questionnements ni les réflexions publiques. En ces temps modernes du réveil des esprits, l’Eglise devrait, à notre avis, lâcher la bride et permettre de temps à autre à ses fidèles de lui  demander d’approfondir certains aspects de la religion aux  fins de les  éclairer sur tel ou tel point qui  dérange leur entendement.il est tout de même symptomatique qu’en matière politique qui  gère le matériel, l’on puisse discuter à foison et tirer les sujets dans tous les sens alors qu’en matière religieuse qui gère le spirituel, c’est la rectitude et l’omerta. Notre souhait est que l’Eglise fasse en sorte qu’elle ne soitplus perçue seulement comme l’endroit de recueillement où l’on vient battre sa coulpe, mais aussi et surtoutcomme le lieu de liberté, dedialogue et de convivialité internes avec Dieu.

LES RAISONS DE  NOS INTERROGATIONS

Nous avions dans  notre dernière livraison  établi,et estimons  à bon escient, l’existence de deux catégories d’homosexualité  à savoir celle de naissance et celle acquise.A présent, nous cherchons à comprendre les raisons pour lesquelles l’Eglise,  quant à elle, ne fait  pas la différence au point d’avoir toujours condamné l’homosexualité  sans discernement ni  nuance de quelque sorte. 

Il est de notre opinion qu’en  ne  faisant pas la différence, l’Église  ne permet pas aux fidèles d’avoir une  vue exhaustive du phénomène. De manière discursive,  elle les laisse à la merci de l’ignorance favorisant de telle manière et, certainement à son corps défendant,  leur aversion plus ou moins consciente  pour  les homosexuels dans leur ensemble  au nom, pensent-ils,de la loi religieuse, mais en fait par insuffisance d’information du clergé. De plus, en s’abstenant de faire  la dissociation, l’Eglise laisse penser au monde entier qu’elle condamne un phénomène sans l’avoir jamais suffisamment considéré sous tous ses aspects ni dans toutes ses composantes ; et cela met à mal sa notoriété  eu égard aux sommités qui peuplent le Vatican. Au reste, nous avons le net sentiment que si l’Eglise faisait la distinction qui convenait entre les homosexuels, la déclaration Fiducia Supplican saurait  connu un tout  autre et bien meilleursort en Afrique. Tels sont de notre point de vue les effets délétères qu’induit la non dissociation du phénomène de l’homosexualité.

NOS INTERROGATIONS

Et pourquoi donc l’Eglise ne fait-elle pas la part des choses ? Est-ce en raison d’un dogme ? Est-ce en raison d’une doctrine ? Est-ce en raison d’un péchécapital ? Est-ce en raison de la Genèse, premier livre de la Bible ? D’évidence nousn’avons pas   l’autorité requise   pour répondre à ces questions ; nous dirons néanmoins ce que nous en pensons en notre position de chrétien.

Joignant alors nos réminiscences de catéchumène au savoir  numérique moderne,  nous sommes  en mesure de rappeler au lecteur que les dogmes  sont les vérités fondamentales et incontestables  de l’Eglise ; et qu’il  y en a  sept dont deux traitent  de la notion du péché. Le premier fait spécifiquement référence au   péché originel  suite à la désobéissance d’Adam et   Eve dans le jardin d’Eden. Le second ne mentionne  rien d’autre que  la notion du péché qu’il couple avec celle du pardon.Nous  n’y avons pas vu de place pour l’homosexualité. La doctrine nous paraît directement liée au dogme et, sauf erreur de compréhension  de notre part, a  vocation à le préciser, l’orienter et le diriger, le cas échéant. Nous pouvons également rappeler à la mémoire, mais que  celle-ci n’est pas inhérente à l’homosexualité. La Genèse quant à elle, est  fameuse  pour sa formule  ‘’  Dieu  les bénit ; Dieu leur dit : soyez féconds et multipliez vous’’. Rien  qui y  fait allusion à l’homosexualité pour que  l’on en tire argument   pour la condamner surtout  celle de naissance d’autant que cette partie  de la du  lecteur  qu’il y a 7 péchés capitaux  et que parmi eux figure la luxureGenèse se révèle n’être en définitive  qu’une simple invite à prendre le contrôle  de la nature ,car elle  poursuit en ces termes : ‘’remplissez la terre et l’assujettissez et dominez sur les poissons de mer , sur les oiseaux du ciel et tout animal qui se meut sur terre.’’

LA SUBSTANCE  DU PECHEET LE RECOURS A LA DOCTRINE

Honnêtement, je ne pense pas que le théologien contrariera  ma certitude qu’en fait la substance du péché réside génériquement   dans tout ce qui éloigne  de Dieu. C’est parce que nous nous éloignons de Dieu que le péché  s’installe.  L’homosexualité  de fortune, celle  acquise, est perverse et éloigne de Dieu. L’homosexualité  de naissance n’éloigne  pas de Dieu ; elle reste collée à Dieu.il n’y a pas rupture d’alliance avec Lui. C’est Lui  qui l’a envoyé sur terre tel qu’il est. En toute logique l’homosexualité de naissance ne peut donc être entachée d’aucun péché quand bien même véniel. En raison  de cela, nous estimons que l’Eglise ne devrait plus enseigner aux fidèles que toute homosexualité est d’office péché. La doctrine devrait pouvoir apporter la précision en établissant la différence entre les deux  catégories d’homosexualité réhabilitant de telle manière, les homosexuels de naissance aux yeux des chrétiens et leur rendant justice conséquemment. »  

CANDIDE  AHOUNANSOU

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Eustache Léon Brathier

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