Don d’Aéronef de l’UE au Bénin : entre souveraineté et polémique, le gouvernement évoque enfin le sujet

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Le récent don d’un aéronef par l’Union européenne (UE) au Bénin a suscité un vif débat au sein de l’opinion publique béninoise. Alors que ce geste s’inscrit dans le cadre de la coopération entre l’UE et le Bénin pour renforcer les capacités de défense du pays, il a été accueilli avec scepticisme par une partie de la population. Lors d’une rencontre avec les médias vendredi, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, s’est exprimé sur la question, défendant la position du Bénin tout en mettant l’accent sur l’objectif de souveraineté dans la gestion de la défense nationale.

Le don d’aéronef, bien que présenté comme un soutien logistique pour améliorer les capacités de surveillance et de réponse militaire du Bénin, intervient dans un contexte régional marqué par des défis sécuritaires croissants, notamment la menace terroriste dans le nord du pays et les tensions diplomatiques avec certains voisins. L’UE, dans le cadre de ses partenariats avec les pays africains, cherche à renforcer les armées nationales pour stabiliser la région. Cependant, au Bénin, ce geste a été perçu par certains comme une sorte d’insulte vu la nature du don, ravivant les débats sur la des partenaires extérieurs qui ne respectent pas les pays africains avec qui ils travaillent.

Wilfried Léandre Houngbédji, fidèle à son rôle de porte-voix du gouvernement, a tenté de désamorcer les critiques. Selon lui, ce don ne compromet en rien la souveraineté du Bénin. Quel que soit l’apport extérieur, c’est un de plus, a-t-il expliqué, soulignant que l’objectif principal reste le renforcement des capacités nationales. Il a insisté sur le fait que le Bénin garde un contrôle total sur l’utilisation de cet aéronef, qui sera intégré dans une stratégie de défense définie par les autorités béninoises.

Houngbédji a également rappelé les efforts du gouvernement de Patrice Talon pour moderniser les forces armées, notamment à travers des investissements dans la formation, l’équipement et les infrastructures. Selon lui, l’acceptation de ce don s’inscrit dans une logique pragmatique : maximiser les ressources disponibles pour protéger le territoire national tout en poursuivant l’autonomisation progressive du pays en matière de défense.

Cette polémique reflète un sentiment plus large en Afrique de l’Ouest, où les partenariats avec des puissances étrangères sont souvent scrutés à la loupe. Les récents bouleversements politiques dans des pays voisins, comme le Mali ou le Burkina Faso, ont exacerbé la méfiance envers les interventions extérieures, même sous forme d’aide.

Le discours de Wilfried Léandre Houngbédji met en lumière un défi central pour le Bénin : concilier la quête de souveraineté avec les réalités d’un monde interconnecté où les partenariats internationaux sont souvent nécessaires. Si le gouvernement insiste sur sa capacité à travailler à la souveraineté nationale dans tous les domaines, il devra également répondre aux attentes d’une population de plus en plus exigeante en matière d’indépendance.

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Moudachirou Souberou

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