Affaire Dangnivo : l’ex DG de l’ORTB parle, les accusés le contredisent et Alofa « ne connait pas Dangnivo »

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Le procès dans l’affaire dite Dangnivo, a repris mardi 8 avril 2025 à la Cour d’appel de Cotonou. Après plusieurs jours d’interruption, les accusés sont de nouveau devant les juges pour que sorte la vérité sur la disparition puis la mort de l’ex cadre du ministère des Finances, Pierre Urbain Dangnivo.

L’ancien directeur général de l’ORTB, Julien Pierre Akpaki est celui qui a été appelé à la barre pour témoigner dans l’affaire Dangnivo. Son nom a été cité à plusieurs reprises par les accusés et plusieurs témoins qui sont passés à tour de rôle depuis le début de ce procès à grands rebondissements.

A la barre, l’ex-patron de l’ORTB a nié connaître Auguste, le frère du coaccusé, Donatien Amoussou, estimant l’avoir rencontré seulement lorsqu’il est venu dans son bureau pour lui faire part du fait qu’il avait des informations sur l’affaire Dangnivo. Il dit ne pas se souvenir avoir dîné avec lui et son frère Donatien non plus. C’est à la demande expresse d’Auguste Amoussou qui voulait communiquer des informations à la présidence qu’il l’a introduit auprès du colonel Koumassègbo, alors chef de la sécurité au palais présidentiel sous Bono Yayi.

Des propos qui ont immédiatement été contredits par Donatien Amoussou qui assure à la Cour que son frère Auguste et l’ex-DG ORTB semblaient bien se connaitre. Il soutient également avoir dîné que Julien Akpaki le soir du jour même de l’exhumation du corps de Dangnivo. Des contradictions entre les propos des témoins et les coaccusés qui sont de plus en plus fréquentes depuis le début du procès, qui laissent à penser que la vérité pourrait être encore bien loin.

Lors de sa première déposition lors de l’instruction, le principal accusé, Cossi Alofa aurait indiqué avoir utilisé un produit dénommé « Ayokpè » (en langue fon) pour assommer Dangnivo. Pour avoir plus d’éclaircissements sur la plante le président de céans a fait appel à un sachant qui est intervenu par visioconférence, pour donner des caractéristiques sur la plante en question.

Le Docteur Akabassi Ghislain, expert en Biodiversité et Changements climatiques. Le sachant explique que pour son Master, il a travaillé sur l’espèce dénommée « Ayokpè » en Fon dont le nom scientifique est « Picralima nitida ». Il est également spécialiste de l’espèce au Bénin.

Dans sa première réponse à la question de savoir si la plante peut nuire à un organisme humain, l’expert explique qu’à forte dose, l’espèce devient nocive parce qu’elle accélère la fréquence cardiaque. « C’est une espèce utile, mais son utilisation doit être contrôlée », avertit le spécialiste. Il poursuit et soutient que quand un être humain consomme les substances de Ayokpè, à une dose forte, ça peut tuer ses cellules. A forte dose, ça peut intoxiquer, voire être fatal.

Selon lui, à Ifangni et Sakété entre autres, les gens utilisent fréquemment Ayokpè. « Ça s’utilise beaucoup par les tradi-thérapeutes », a-t-il ajouté. Le Dr Akabassi explique également que « de manière générale, les produits naturels ne font pas tomber dans les pommes immédiatement après consommation. Il faut un peu de temps pour voir les effets ». Le spécialiste précise qu’il faut des essais cliniques pour savoir à quelle dose la consommation de Ayokpè peut être fatale.

De retour dans la salle d’audience ; la parole a été donnée à Cossi Alofa qui a nié avoir, dans ses premières déclarations (en instruction), qu’il dit avoir été contraint de faire, qu’il n’avait pas dit avoir utilisé Ayokpè mais plutôt  « sokpakpè ». Alofa insiste qu’il ne connait pas Dangnivo. « La vérité dans tout ce que je dis depuis, c’est que je ne connais rien de Dangnivo », a-t-il martelé.

Le président de céans a pris note des diverses explications de la part des témoins, sachant et accusés et a décidé de suspendre l’audience pour une reprise mercredi 9 avril.

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Moudachirou Souberou

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