Le Kataklè : le 27e trésor royal, bientôt de retour au Bénin
Le 12 mai 2025, le Bénin s’apprête à accueillir un événement historique : le retour du « Kataklè », le 27e trésor royal du royaume d’Abomey, sur sa terre natale. Ce tabouret tripode, symbole du pouvoir et de l’intronisation des souverains du Dahomey, marque une nouvelle étape dans le processus de restitution des œuvres pillées durant la période coloniale. Retrouvé en Finlande après des décennies d’exil, ce précieux artefact rejoindra bientôt les 26 autres trésors royaux restitués par la France en 2021.
Le Kataklè, sculpté dans un seul bloc de bois, était bien plus qu’un simple siège. Utilisé lors des cérémonies d’intronisation, il incarnait l’autorité et la continuité de la lignée royale, notamment sous le règne du roi Béhanzin, figure emblématique du Dahomey. Pillé en 1892 par les troupes coloniales françaises lors de la prise d’Abomey, cet objet a voyagé jusqu’à Helsinki, où il était conservé dans les collections du Musée national de Finlande. Sa redécouverte est le fruit d’une enquête minutieuse menée par Marie-Cécile Zinsou, présidente de la Fondation Zinsou, et Pierre Firtion, journaliste à RFI, avec le soutien de la conservatrice finlandaise Pilvi Vainonen.
Ce retour, orchestré par une délégation finlandaise attendue à Cotonou le week-end précédant le 12 mai, est un geste fort de reconnaissance de l’histoire et de la culture béninoise. Selon Alain Godonou, conservateur général, tout est prêt pour accueillir le Kataklè, qui intégrera la collection nationale aux côtés des autres trésors et d’une pipe du roi Béhanzin, récemment offerte. À terme, il sera exposé dans le futur Musée de l’Épopée des Rois et des Amazones du Danhomè, en cours de construction à Abomey, prévu pour ouvrir en 2026.
Ce rapatriement, salué comme un symbole de justice culturelle, ravive la fierté nationale et renforce l’élan pour la restitution d’autres œuvres béninoises encore détenues à l’étranger. Comme l’exprime Marie-Cécile Zinsou, « accéder à sa culture et à son patrimoine est un droit fondamental ». Le retour du Kataklè, après plus d’un siècle d’absence, promet d’être un moment d’émotion et de célébration pour le peuple béninois, un pas de plus vers la réappropriation de son histoire.
