Présidentielle 2026: Romuald Wadagni investi candidat de la mouvance à Parakou
La ville de Parakou, dans le nord du Bénin, a vibré au rythme d’une mobilisation politique sans précédent ce samedi 4 octobre. Des milliers de militants et sympathisants ont envahi le stade municipal pour assister à la cérémonie d’investiture officielle de Romuald Wadagni comme candidat de la mouvance présidentielle à l’élection présidentielle d’avril 2026. Accompagné de sa colistière, la vice-présidente Mariam Chabi Talata, Wadagni, perçu comme le dauphin du président Patrice Talon, a reçu le soutien unanime des principaux partis de la coalition au pouvoir.
L’événement, qualifié de « meeting de campagne d’envergure nationale », a réuni les leaders des quatre grands partis de la mouvance : la Renaissance nationale, Moele Bénin, le Bloc républicain et l’Union progressiste Le Renouveau (UPR). Chacun a tour à tour réitéré son engagement ferme derrière le duo Wadagni-Talata, soulignant la nécessité d’une continuité des réformes initiées par le président Talon.
Abdoulaye Bio Tchané, président du Bloc républicain, a été l’un des premiers à prendre la parole : « Romuald Wadagni incarne la continuité et la transformation. Il répond à tous les critères pour porter notre vision au-delà de 2026. » De son côté, Joseph Djogbénou, leader de l’UPR, a appelé à l’unité : « Soyons unis pour la victoire et pour un Bénin en progrès constant. Wadagni est l’homme de la situation. » Ces discours ont été accueillis par des ovations nourries, témoignant d’une cohésion renforcée au sein de la majorité, à quelques mois du scrutin.
Romuald Wadagni, 49 ans, ministre de l’Économie et des Finances depuis 2016, a accepté la nomination avec « humilité et responsabilité ». « Ce choix ne porte pas seulement sur deux personnes, mais sur toute la nation béninoise », a-t-il déclaré, exprimant sa gratitude envers les partis et les soutiens, y compris à l’étranger. Attaché à Parakou, où il a passé une partie de son enfance, Wadagni a rendu hommage à la ville hôte : « Parakou, berceau de mes souvenirs, symbolise l’énergie et la résilience du Bénin. »
Les priorités d’un programme axé sur la jeunesse et le développement
Dans un discours poignant, Wadagni a esquissé les axes majeurs de sa vision pour le Bénin post-2026. Il a salué les avancées réalisées sous Talon en matière d’infrastructures, de finances publiques et de gouvernance, tout en appelant à une « unité nationale » pour affronter les défis futurs. « Je suis le candidat de tous les Béninois, avec une vision claire de développement et de résilience », a-t-il affirmé.
Particulièrement sensible à la démographie du pays – près de 70 % des Béninois ont moins de 25 ans –, le candidat a promis de transformer « l’énergie de la jeunesse en opportunités de succès ». « Chaque jeune doit pouvoir rêver, entreprendre et réussir. Nous ferons de leur potentiel le moteur de notre nation », a-t-il martelé, engageant à servir avec « intégrité, courage et constance ». Il n’a pas oublié de rendre hommage à Talon : « Merci pour votre sacrifice et votre dévouement au bien général. »
Sa colistière, Mariam Chabi Talata, a été présentée comme un « symbole d’égalité et d’ouverture », renforçant l’image d’un tandem complémentaire.
Contexte électoral : une course à la Marina sous haute tension
Cette investiture intervient dans un climat politique tendu, alors que l’opposition, regroupée au sein des Démocrates (parti de l’ancien président Thomas Boni Yayi), peaufine sa stratégie. Son candidat devrait être désigné dans une semaine, mais des voix critiques, comme celle de Guy Mitokpè, balaient déjà d’un revers de main l’événement de Parakou, le qualifiant de « non-événement » et évoquant un « rejet massif » du régime en place par le peuple béninois.
Pour la mouvance, cependant, Parakou marque un tournant : une démonstration de force qui vise à consolider les bases en vue de la course à la Marina. Avec une ferveur palpable et une organisation millimétrée, l’événement a non seulement investi un candidat, mais aussi lancé une dynamique de campagne porteuse d’espoir pour les tenants du pouvoir.

