Les Français ne veulent pas de Michel Barnier comme Premier ministre après sa nomination par Macron

Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de France samedi pour protester contre la décision du président Emmanuel Macron de nommer Michel Barnier , de centre-droit, au poste de Premier ministre , les partis de gauche l’accusant d’avoir volé les élections législatives.
Macron a nommé jeudi Barnier, 73 ans, conservateur et ancien négociateur du Brexit de l’Union européenne, au poste de Premier ministre, mettant fin à une recherche de deux mois suite à sa décision malheureuse de convoquer des élections législatives qui ont donné lieu à un parlement sans majorité absolue divisé en trois blocs.
Dans sa première interview en tant que chef du gouvernement, Barnier a déclaré vendredi soir que son gouvernement, qui manque de majorité claire, comprendra des conservateurs, des membres du camp de Macron et, il l’espère, certains de la gauche.
Barnier est confronté à la tâche ardue de tenter de mener à bien les réformes et le budget 2025, alors que la France subit la pression de la Commission européenne et des marchés obligataires pour réduire son déficit.
La gauche, menée par le parti d’extrême gauche La France Insoumise (LFI), a accusé Macron de déni de démocratie et de vol d’élection après que Macron a refusé de choisir le candidat de l’alliance du Nouveau Front populaire (NFP) arrivé en tête du scrutin de juillet.
Les Français sont mécontents du choix de Macron
L’institut de sondage Elabe a publié vendredi un sondage montrant que 74% des Français considèrent que Macron a ignoré les résultats des élections et 55% estiment qu’il les a volés.
En réponse à la nomination de Barnier, dont le parti de centre-droit Les Républicains n’est que le cinquième bloc au Parlement avec moins de 50 députés, les dirigeants des partis de gauche, les syndicats et les associations étudiantes ont appelé à des manifestations de masse samedi avant de nouvelles actions, y compris d’éventuelles grèves le 1er octobre. Le parti LFI a annoncé que 130 manifestations auraient lieu à travers le pays.
Barnier poursuivait samedi ses consultations en vue de former un gouvernement, une tâche délicate étant donné qu’il est confronté à un éventuel vote de défiance, notamment dans le contexte d’un projet de budget urgent pour 2025 qui doit être discuté au Parlement début octobre.
Le NFP et le Rassemblement national (RN) d’extrême droite disposent ensemble d’une majorité et pourraient renverser le Premier ministre par une motion de censure s’ils décidaient de collaborer.
Avec Reuters