Le Niger menace d’arrêter le projet pipeline si ses responsables arrêtés au Bénin, ne sont pas libérés
La situation entre le Bénin et le Niger ne semble pas prête de se résoudre, même après la reprise du chargement du pétrole à Sèmè. Cotonou vient d’arrêter des responsables nigériens sur le site de chargement du pétrole nigérien à Sèmè-Podji. Une action qui a suscité la colère de Niamey.
Le procureur spécial de la CRIET à confirmé la mise aux arrêts de cinq ressortissants nigériens au Bénin. Selon lui, cinq ressortissants nigériens, dont deux agents du CNSP au pouvoir à Niamey, se sont introduits frauduleusement sur le site de Sèmé-Podji. “Au lieu d’emprunter l’entrée principale et de s’enregistrer à la guérite, ces personnes ont préféré utiliser une entrée dérobée située à l’arrière du site“, a expliqué le procureur. Il a soutenu qu’une enquête était ouverte pour élucider la question.
Cependant, Niamey a réagi énergiquement à l’arrestation de ces ressortissants, dont la directrice adjointe de la société chinoise WAPCO, la structure en charge du projet pipeline Bénin-Niger. Pour le gouvernement nigérien, il s’agit d’un abus de la part des autorités béninoises et donc il exige la libération immédiate des personnes arrêtées.
Pour les responsables nigériens, le projet pipeline Bénin-Niger risque d’être arrêté si les personnes en détention ne sont pas libérées. « Le bateau ne pourra plus charger. Nous n’allons plus envoyer le pétrole dans le pipeline jusqu’à ce que les Béninois respectent leurs engagements et jusqu’à ce que le partenaire chinois les amène à respecter leurs engagements », a déclaré le ministre nigérien du pétrole.
C’est donc reparti pour un nouvel épisode de ce qu’il convient d’appeler désormais, la saga Bénin-Niger. Un développement qui intervient alors qu’on pensait que la crise tendait à sa fin avec la levée de blocus sur le pétrole nigérien par le Bénin. En attendant, la frontière entre les deux pays reste fermée et la possibilité de dialogue s’effrite de jour en jour.
