Initiative de révision constitutionnelle et de modification du code électoral : Patrice Talon à la recherche d’un large consensus.
Il rencontre, demain lundi, 22 janvier au Palais de la Marina les différents courants politiques présents à l’hémicycle
Pour beaucoup, il ne fait plus l’ombre d’un doute. Le processus d’une nouvelle révision de la Constitution par l’Assemblée nationale pourrait être lancé ce jour suite à une rencontre annoncée de concertations du chef de l’Etat avec les courants politiques au sein du parlement béninois. Selon les informations publiées hier par la presse, l’initiative de cette rencontre serait du président de la république. Il va se concerter, apprend-on, successivement avec les députés du parti les Démocrates, ceux du parti Union progressiste le renouveau et enfin ceux du Bloc républicain. Le programme ne prévoit ce lundi aucune autre rencontre dans le cadre de ces concertations. Patrice Talon veut discuter et échanger, à l’évidence avec ceux qui votent les lois et ont la prérogative ou le privilège de modifier la Constitution.
La principale interrogation que soulèvent ces rencontres porte essentiellement sur l’étendue et la portée des modifications qui sont envisagées surtout en ce qui concerne la Constitution. En effet, seulement quatre ans après la réforme controversée de novembre de 2019, dont le contenu se laisse découvrir encore progressivement, qu’est-ce qui pourrait logiquement justifier d’autres modification aujourd’hui ?
A-t-on l’intention de parfaire ce qu’on a jugé avoir mal fait ou avoir fait de manière approximative en 2019 ? A ce sujet, et de l’avis de certains spécialistes, il y a de bien choses à reprocher aux réformes faites par l’Assemblée nationale en 2019 tant en ce qui concerne la Constitution que le code électoral.
Dans une décision rendue récemment, la Cour constitutionnelle a ordonné la révision du Code électoral au sujet du parrainage des candidats à l’élection présidentielle. Certaines incohérences ont amené la haute juridiction a ordonné cette modification pour permettre à tous les maires d’être en mesure de donner leurs parrainages aux éventuels candidats à l’élection présidentielle de 2026. Le Code électoral contiendrait d’autres incohérences ou imprécisions de cette nature et qui seraient susceptibles de le rendre inapplicable dans certaines circonstances.
En attendant de connaître la nature des prochaines réformes envisagées par le chef de l’Etat, il faut rappeler que la seule appréhension d’une partie de l’opinion, à ce sujet, porte sur ce que la Cour constitutionnelle a qualifié , il y a quelques années, d’options fondamentales de la conférence nationale, notamment la forme républicaine le régime politique, la limitation du nombre de mandat présidentiel à deux pour favoriser l’alternance au pouvoir. Les réformes envisagées sauront certainement les préserver. Les gros des crispations demeurent bien souvent à ces niveaux.
Jb Hontongnon