Bénin – Port de casques: Les ‘zems’ et les citoyens ont compris mais les spéculateurs gâchent tout
Les sorties de la police républicaine du 1er mars ont été pédagogiques. Des conducteurs de taxi moto ont commencé à fournir leurs clients de casque passager lors du déplacement. Hélas ce mouvement pourrait être ralenti par les spéculateurs qui ont fait grimper les prix des casques du double ou triple.
A un jour l’opération on pouvait trouver des casques acceptables à 5000, 6000 etc. Le premier jour de l’opération ils sont passés à 8000, 12000, et cela va grimper encore. Or on sait que ce n’est pas par défi que les familles n’achètent pas les casques, question de budget dans une société à forte démographie où la moyenne d’enfants est élevée. Sans moyens publics de transport popularisé et à prix subventionné ce sont les taxis motos qui sauvent les familles nombreuses pour l’école des enfants et le marché. Car pour acheter de casques pour tous ces pauvres, il faut des moyens qu’ils n’ont pas nécessairement.
L’Etat a comme souci permanent des coûts de santé à la portée des citoyens pour préserver la vie des forces vives. Le casque aussi est un souci de préservation de la vie. Alors pourquoi l’Etat laisserait-il ses pauvres citoyens à la merci de spéculateurs qui cherchent toujours a profiter des saines mesures publiques pour s’enrichir ?
Si la mesure enclenchée devrait avoir des effets positifs de changements massifs l’état doit agir sur le marché rapidement pour enrayer la spéculation sur des casques au regard du niveau de revenu des familles béninoises. On sait déjà que beaucoup peuvent choisir de se laisser mourir par manque de sous. L’État a le devoir de garantir, dans tous les compartiments de la santé, des prix incitatifs à la vie.
Une collaboration des ministres du commerce, de la santé, de l’intérieur, de la décentralisation nous semble judicieuse pour implanter la culture du port de casque à moto. Il faut aller vite tant que la chose est dans le vent et rester pédagogique.